Le salaire minimum à Cuba passera de 400 à 2 100 pesos cubains (de 17 à 87 dollars), dans le cadre d’une réforme salariale et monétaire qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021, parallèlement à l’unification des deux monnaies qui existent actuellement sur l’île – informe le Journal officiel de ce vendredi (11).
Cette réforme globale des salaires et des pensions s’inscrit dans le cadre d’un processus complexe de fortes corrections de l’économie.
Son lancement a été annoncé hier (10) dans la soirée par le président Miguel Díaz-Canel, dans une émission nationale accompagnée du premier secrétaire du gouverneur du Parti communiste (PCC, unique), Raúl Castro.
À partir du mois prochain, Cuba mettra fin au système actuel de deux monnaies locales, uniques au monde et en vigueur depuis 26 ans.
Avec cet ordre monétaire, qui sera exécuté dans un délai de six mois, le peso convertible (cuc) disparaît – aujourd’hui équivalent à un dollar – et le peso cubain (cup) prévaut, jusqu’à maintenant utilisé par l’État pour payer les salaires et facturer des services, fixé à 24 unités par dollar.
Le président a également averti que cette réforme « n’est pas sans risque » et pourrait générer de l’inflation et de la spéculation sur les prix.
« Il est nécessaire d’établir un salaire minimum dans le pays qui garantit la satisfaction des besoins fondamentaux du travailleur et de sa famille, ainsi que le calendrier des taux de salaire applicables à tous les travailleurs », indique une résolution du ministère du Travail, publiée au Journal officiel de Cuba.
Augmentation du salaire minimum
Le texte fixe « le salaire minimum du pays à 2 100 pesos cubains par mois », soit une augmentation de 525 % par rapport au salaire actuel, qui est de 400 pesos cubains.
Le ministère établit 32 échelles, selon le type de travail ou d’activité professionnelle, pour atteindre 9 510 pesos cubains (396 dollars).
Aujourd’hui, le salaire moyen sur l’île est de 879 pesos cubains (37 dollars), selon avec l’Office national des statistiques.
Les mesures annoncées visent à rendre l’économie plus efficace et à faciliter les investissements étrangers, à un moment où le pays a besoin d’argent, après des mois de privation de devises du secteur du tourisme en raison de la pandémie de coronavirus.
Le processus, qui avait été annoncé en 2013 mais qui a été constamment reporté en attendant le meilleur moment pour le mettre en œuvre, se déroule dans le pire contexte possible. Cette année, l’économie cubaine devrait reculer de 8 %, selon les projections de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).