Pourquoi Israël a-t-il attaqué le Liban ?

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Israël a revendiqué jeudi (5) les premières frappes aériennes au Liban depuis plusieurs années, déclarant avoir visé des sites de lancement de roquettes après avoir tiré depuis le sud du pays voisin contre le nord de l’État hébreu.

« Les avions de combat de l’armée ont ciblé les sites de lancement et les infrastructures, à partir desquels des roquettes ont été tirées au Liban dans le but de terroriser », indique un communiqué militaire qui ne mentionne pas le Hezbollah, le mouvement armé libanais très influent dans le sud du pays voisin.

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L’aviation israélienne bombarde régulièrement les positions présumées du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza et mène également des opérations en Syrie voisine, où elle attaque des cibles d’éléments pro-iraniens.

Mais les dernières frappes aériennes annoncées au Liban ont eu lieu en 2014, a confirmé l’armée à l’AFP Israéliens, et ils sont venus après un échange de coups de feu à la frontière.

L’agence de presse officielle libanaise a également rapporté ces attentats, mais n’a donné aucun autre détail.

Le président libanais Michel Aoun a déclaré que « l’utilisation par Israël de ses forces aériennes pour attaquer des villages libanais est la première du genre depuis 2006 et suggère une intention d’intensifier les attaques » contre le Liban.

Selon la chaîne de télévision libanaise pro-Hezbollah Al-Manar, deux frappes aériennes israéliennes ont eu lieu vers 00h40 (18h40 mercredi, heure de Brasilia), dans le secteur de Mahmudiya, à une dizaine de kilomètres de la frontière entre les deux pays.

Le journal libanais pro-Hezbollah Al-Akhbar a accusé Israël d’avoir franchi « la ligne rouge » avec ces attaques qui constituent un acte « dangereux » et violeraient les engagements en vigueur depuis la guerre de 2006 entre l’État hébreu et le mouvement chiite libanais.

Selon le même journal, ces attaques Les Israéliens ont frappé une zone inhabitée.

— Série Attack —

Mercredi (4), trois roquettes ont été tirées du sud du Liban vers le nord d’Israël : deux d’entre elles sont tombées sur le territoire israélien et la troisième n’a pas franchi la frontière.

Aucune blessure n’a été signalée, mais quatre personnes en état de choc ont été soignées par Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge, a indiqué l’organisation.

Peu de temps après ces coups de feu, l’armée israélienne a lancé trois séries d’attaques en direction du Liban.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a demandé qu’un « message fort » soit envoyé à la FINUL, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, positionnée dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, selon son bureau.

Présente au Liban depuis 1978, la FINUL surveille la frontière israélienne depuis 2006 en coordination avec l’armée libanaise et veille à la mise en œuvre de la résolution 1701 du La sécurité de l’ONU, adoptée après la guerre entre Israël et le Hezbollah.

Le commandant de la mission de l’ONU, le général Stefano Del Col, a exhorté « les parties » à « cesser l’incendie et à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter une escalade, en particulier en cet anniversaire solennel », en référence au premier anniversaire de l’explosion dans le port de Beyrouth.

Le 4 août 2020, l’explosion de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium a fait 214 morts, plus de 6 500 blessés et dévasté plusieurs quartiers de la capitale libanaise, un pays enlisé dans la pire crise socio-économique de son histoire.

Ces échanges de coups de feu à la frontière coïncident avec la résurgence des tensions entre l’État hébreu et l’Iran à la suite d’une attaque meurtrière contre le pétrolier « Mercer Street ». Le navire est dirigé par la compagnie d’un milliardaire israélien, en mer d’Arabie.

L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, a fait deux morts : un Britannique employé par la société de sécurité Ambrey et un membre d’équipage roumain, selon l’armateur Zodiac Maritime, de l’Israélien Eyal Ofer.

Soutenu par les États-Unis et le Royaume-Uni, Israël a rapidement accusé l’Iran d’être lié à cette manœuvre, ce que Téhéran a nié.

Toujours est-il que le Premier ministre israélien Naftali Bennett a dit avoir des « preuves » du rôle de l’Iran dans cette affaire et a promis une réponse israélienne.

« Nous savons envoyer un message à l’Iran à notre manière », a-t-il averti en début de semaine.

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