Combien de kilomètres faut-il pour faire le tour de l’île de Madère ?

160 kilomètres. Voilà le chiffre qui surgit sur les cartes routières de Madère, et il n’a rien d’un simple calcul d’écolier. Car l’île ne livre jamais ses distances sans résistance : la principale route, la VR1, trace des arabesques entre tunnels et cols, s’éloigne du littoral et impose son propre rythme. Oubliez l’idée d’une boucle côtière continue : Madère résiste à la ligne droite. Les itinéraires de randonnée, quant à eux, ne dessinent pas de cercle parfait. Ils fragmentent l’exploration en segments abrupts, parfois exposés au vent, cumulant près de 200 kilomètres pour relier les sites marquants. Peu importe le moyen choisi, chaque détour raconte la géographie tourmentée de cette île, où la distance n’est jamais une donnée neutre. Les dénivelés, les accès escarpés, les tunnels et les cols refont sans cesse le calcul. Traverser Madère de bout en bout, c’est mesurer la force du relief et le temps que réclament ses contours.

Le tour de l’île de Madère : chiffres clés et réalités du terrain

Madère, île volcanique à la réputation bien affirmée, offre un parcours routier de 160 kilomètres. Mais ce nombre, qui semble anodin sur le papier, cache une réalité plus complexe. L’asphalte s’interrompt, s’enroule, disparaît parfois dans la montagne ou s’élance au-dessus de l’océan. Chaque kilomètre a son lot de surprises : virages serrés, pentes impressionnantes, météo changeante et nature omniprésente. Ce n’est pas un simple tour de piste : c’est un défi où la route dialogue avec la roche et la mer.

A lire également : Conduire en Australie : difficultés et conseils pour les automobilistes

Pour mieux saisir la diversité du terrain, voici les principaux repères à retenir lors d’un tour de Madère :

  • Funchal : véritable plaque tournante, la capitale concentre la vie urbaine et marque le point de départ naturel de toute exploration.
  • Paul da Serra : ce plateau balayé par les vents tranche avec la bordure côtière, offrant un paysage inattendu de landes et de panoramas ouverts.
  • Cabo Girão : la falaise la plus haute d’Europe occidentale force l’arrêt et s’impose comme un balcon vertigineux sur l’Atlantique.
  • Laurisilva : la forêt subtropicale, inscrite à l’UNESCO, accompagne plusieurs tronçons du réseau routier, enveloppant l’île d’une ambiance unique.

Mais Madère n’est pas seule dans l’archipel. Porto Santo et les Îles Desertas complètent ce puzzle atlantique, même si la vie permanente ne s’organise que sur Madère et Porto Santo. La Laurisilva, sanctuaire végétal de 10 000 hectares, incarne la singularité écologique de l’île, tandis que les routes relient hameaux isolés, cultures en terrasse et points de vue spectaculaires. Les conditions météo, souvent douces, permettent de voyager toute l’année, ce qui explique ce surnom d’île de l’éternel printemps. Un climat qui rassure voyageurs et randonneurs : la constance devient ici un précieux allié face à l’âpreté du relief.

A lire aussi : Longueur du tunnel sous la Manche reliant Paris à Londres

Peut-on vraiment faire le tour de Madère à pied ou en voiture ?

En voiture, le tour de Madère prend forme : environ 160 kilomètres, un ruban d’asphalte qui relie Funchal, Porto Moniz, Machico et d’autres villages, en multipliant tunnels et ponts. Cette boucle offre une liberté précieuse : tout devient accessible, ou presque, y compris les falaises de Cabo Girão, les landes du Paul da Serra et la plage de Machico. Louer une voiture reste le choix le plus évident pour explorer l’île en profondeur, alors que les bus se limitent aux grands axes, surtout autour de Funchal.

Mais à pied, la donne change. L’idée d’un tour complet du littoral s’évanouit : la topographie, la végétation dense et le manque de sentiers côtiers continus rendent l’exploit irréaliste. Pourtant, Madère se livre autrement, par fragments. Le sentier GR131, par exemple, traverse l’île sur 109 kilomètres, reliant Ponta do Pargo à Machico par les crêtes. Les randonneurs chevronnés s’attaquent à des itinéraires emblématiques, parmi lesquels :

  • La traversée du Pico do Arieiro au Pico Ruivo, une marche spectaculaire sur le toit de l’île.
  • Les fameuses levadas, anciens canaux d’irrigation transformés en sentiers, comme la Levada das 25 Fontes ou la Levada do Caldeirão Verde.
  • L’extrémité sauvage de la Ponta de São Lourenço, péninsule aux allures de bout du monde, balayée par les vents.

Chacun de ces parcours met en valeur la diversité de l’île, des forêts de la Laurisilva aux falaises du nord. Mais attention : les dénivelés raides, les changements rapides de météo et la technicité de certains tronçons exigent préparation et expérience. Madère ne se laisse pas encercler à pied comme on longerait une simple plage : il faut composer avec sa nature imprévisible.

Les grands itinéraires : routes panoramiques et sentiers incontournables

Sur quatre roues, la route côtière de 160 kilomètres déroule ses paysages changeants. Elle relie les points phares : Funchal, Porto Moniz, Câmara de Lobos, Jardim do Mar. À chaque virage, la vue se réinvente : falaises plongeantes, hameaux colorés, forêts denses. Le Cabo Girão, avec ses 589 mètres de verticalité, impose le respect. À l’est, la Ponta de São Lourenço trace un sentier de huit kilomètres aller-retour, offrant des panoramas minéraux qui contrastent avec le vert profond du reste de l’île. Au nord, Porto Moniz et ses piscines naturelles sculptées dans la lave deviennent un passage obligé.

Les randonneurs, eux, trouvent à Madère une alternative sérieuse aux Alpes : le parcours du Pico do Arieiro au Pico Ruivo, sommet à sommet, réserve des vues spectaculaires sur l’océan et les crêtes volcaniques, surtout à l’aube, quand la lumière perce la mer de nuages. Dans la vallée de Rabaçal, la Levada das 25 Fontes serpente à travers la forêt de Laurisilva, refuge de fougères et de mousses endémiques. Sur le Paul da Serra, le silence règne, entre bruyères, panoramas ouverts et absence de foule.

Qu’on choisisse la route ou les sentiers, Madère se découvre par fragments : chaque tronçon dévoile un caractère différent, parfois luxuriant, parfois austère, mais toujours inattendu.

île madère

Conseils pratiques pour organiser son tour de Madère en toute autonomie

Pour explorer Madère sans contrainte, la location d’une voiture s’impose. Les bus, présents surtout à Funchal et sur quelques liaisons principales, restent peu adaptés à ceux qui souhaitent sortir des sentiers battus ou improviser leur itinéraire. Privilégiez un modèle compact : les routes étroites et les virages serrés ne pardonnent pas l’excès de gabarit. La géographie volcanique se rappelle vite à votre bon sens au volant.

La période idéale s’étend de mai à octobre : journées généreuses, météo clémente, floraisons qui transforment jardins et versants. Mais la météo peut changer brutalement, surtout en altitude : prévoyez des vêtements pour tout affronter. Sur une journée, il est possible de faire le tour de l’île par la route, mais ralentir le rythme réserve de belles surprises : une halte dans les maisons traditionnelles de Santana, une baignade à Porto Moniz, un verre de poncha à Câmara de Lobos.

Les amateurs de randonnée gagneront à s’équiper sérieusement : chaussures robustes, informations à jour sur les sentiers balisés (GR131, levadas, Ponta de São Lourenço). Cartes et applications locales deviendront vite indispensables pour organiser les étapes et s’orienter au fil des dénivelés.

À Funchal, multipliez les découvertes : le marché des Lavradores pour l’ambiance, le téléphérique vers Monte pour la vue, le musée CR7 pour les passionnés de football. Côté saveurs, impossible de passer à côté du vin de Madère, des brochettes d’espetada, du bolo do caco ou des fruits tropicaux. Sur cette île, l’exploration alterne entre marches sportives, pauses contemplatives et parenthèses gourmandes. Madère ne se laisse pas simplement boucler : elle s’apprivoise, détour après détour, jusqu’à dessiner sa propre carte intérieure.